Chronicles
THE WRITINGS OF FAUCON
You will find several articles dealing with mainly social trends relate to a couples life. Mr. Leblanc is a columnist for various newspapers and magazines and his writing style says a lot about him. Hot topics, sprinkled with humor, there is something for any and all readers.
S’interroger sur la liberté dont on a besoin pour se sentir bien est donc une étape essentielle… qui doit être suivie d’un dialogue avec son partenaire. « L’habitude de ne pas “demander” pourrit la vie à deux, affirme le thérapeute de couple Salomon Nasielski. La liberté de chacun doit donc être définie dans son contenu, et le plus concrètement possible. »
Or, beaucoup ont peur, en abordant certains sujets, de mettre leur union en danger. « Gestion de l’argent, temps passé ensemble, temps personnel, temps accordé aux amis, aux familles respectives, tout doit être clairement énoncé, négocié, et régulièrement renégocié, soutient Salomon Nasielski. Ainsi, quand Bernard revendique deux samedis par mois pour jouer au rugby et passer la soirée avec ses potes, Nathalie peut lui dire : “OK, jusqu’à 2 heures du matin. Si tu rentres tard, je m’inquiète trop.” Et parce que le contrat est clairement énoncé, la liberté de l’un n’empêche plus celle de l’autre. »
Tel est peut-être aujourd’hui le type de contrat par lequel un couple doit passer pour avoir une chance de créer une véritable union libre, basée sur la confiance et le dialogue. Imaginer qu’il est possible de s’en passer revient à croire que l’on peut danser à deux sans connaître les pas, sans écouter la musique ou, pire, comme si l’on était seul. Apprendre à accorder son rythme à celui de son partenaire demande des efforts, certes, mais rester assis au bord de la piste à regarder les autres, est-ce mieux qu’entrer dans la danse ?
« En amour, je me sens libre quand… »
Stéphanie, 29 ans, en « relation alternée » depuis deux ans
« Quand je me retrouve dans mon appartement après avoir passé plusieurs jours avec lui. Non pas que je n’aime pas les moments que l’on passe ensemble, loin de là. Seulement, je suis très solitaire de caractère et très “cocooning” aussi. Quand je rentre chez moi, c’est comme si tout à coup je me replongeais “en moi”. Je me retrouve. Je considère que c’est une vraie liberté de pouvoir alterner ces instants de solitude avec ceux du couple. »
Jean-Paul, 62 ans, marié depuis trente-sept ans
« Quand je pars une semaine, seul ou avec des amis, faire du bateau. Ma femme a horreur de la mer, et moi, sur un voilier, je suis comme un poisson dans l’eau ! Alors ma liberté, elle est là : dans cette semaine que je m’accorde, depuis plus de trente ans, chaque été. Je me sens d’autant plus libre que je sais que ma femme est contente pour moi. Si je la savais inquiète ou triste, je n’aurais sans doute pas ce sentiment de liberté.»
Célia, 29 ans, en couple depuis cinq ans
« Quand je me retrouve pour une soirée en tête à tête avec ma meilleure amie. Nous discutons des heures de ce dont je ne parle pas avec mon compagnon… à commencer par lui ! »
(Propos recueillis par Anne Laure Gannac)
Archaïque, la vie de couple ?
Le but de toute espèce est, selon la théorie de Darwin, d’assurer sa survie, et donc d’avoir la plus grande descendance possible. Or nos enfants mettent bien plus de temps que les petits des animaux à devenir adultes, et exigent beaucoup plus de soins et de moyens. Les biologistes évolutionnistes, dont une figure de proue est l’Américain Jared Diamond (auteur de Pourquoi l’amour est un plaisir, Hachette, 1999), en déduisent que nous sommes programmés pour vivre à deux.
Depuis l’apparition de l’homme sur terre, il y a cinq millions d’années, cette solution – le couple – aurait prouvé qu’elle offrait de bien meilleures chances que le célibat pour conduire l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Mais ce qui était vrai à l’époque des chasseurs-cueilleurs l’est-il encore en 2005 ? Alimentation riche et variée, habitat sécurisé, moyens de contraception, entrée massive des femmes dans le monde du travail…
Les conditions de vie ont changé du tout au tout. Et aujourd’hui, de nombreux couples se séparent quelques années seulement après la naissance de leurs enfants. Comme si nous n’étions programmés que pour nous reproduire…
Par Marie Olivier
Site: psychologies.com
Or, beaucoup ont peur, en abordant certains sujets, de mettre leur union en danger. « Gestion de l’argent, temps passé ensemble, temps personnel, temps accordé aux amis, aux familles respectives, tout doit être clairement énoncé, négocié, et régulièrement renégocié, soutient Salomon Nasielski. Ainsi, quand Bernard revendique deux samedis par mois pour jouer au rugby et passer la soirée avec ses potes, Nathalie peut lui dire : “OK, jusqu’à 2 heures du matin. Si tu rentres tard, je m’inquiète trop.” Et parce que le contrat est clairement énoncé, la liberté de l’un n’empêche plus celle de l’autre. »
Tel est peut-être aujourd’hui le type de contrat par lequel un couple doit passer pour avoir une chance de créer une véritable union libre, basée sur la confiance et le dialogue. Imaginer qu’il est possible de s’en passer revient à croire que l’on peut danser à deux sans connaître les pas, sans écouter la musique ou, pire, comme si l’on était seul. Apprendre à accorder son rythme à celui de son partenaire demande des efforts, certes, mais rester assis au bord de la piste à regarder les autres, est-ce mieux qu’entrer dans la danse ?
« En amour, je me sens libre quand… »
Stéphanie, 29 ans, en « relation alternée » depuis deux ans
« Quand je me retrouve dans mon appartement après avoir passé plusieurs jours avec lui. Non pas que je n’aime pas les moments que l’on passe ensemble, loin de là. Seulement, je suis très solitaire de caractère et très “cocooning” aussi. Quand je rentre chez moi, c’est comme si tout à coup je me replongeais “en moi”. Je me retrouve. Je considère que c’est une vraie liberté de pouvoir alterner ces instants de solitude avec ceux du couple. »
Jean-Paul, 62 ans, marié depuis trente-sept ans
« Quand je pars une semaine, seul ou avec des amis, faire du bateau. Ma femme a horreur de la mer, et moi, sur un voilier, je suis comme un poisson dans l’eau ! Alors ma liberté, elle est là : dans cette semaine que je m’accorde, depuis plus de trente ans, chaque été. Je me sens d’autant plus libre que je sais que ma femme est contente pour moi. Si je la savais inquiète ou triste, je n’aurais sans doute pas ce sentiment de liberté.»
Célia, 29 ans, en couple depuis cinq ans
« Quand je me retrouve pour une soirée en tête à tête avec ma meilleure amie. Nous discutons des heures de ce dont je ne parle pas avec mon compagnon… à commencer par lui ! »
(Propos recueillis par Anne Laure Gannac)
Archaïque, la vie de couple ?
Le but de toute espèce est, selon la théorie de Darwin, d’assurer sa survie, et donc d’avoir la plus grande descendance possible. Or nos enfants mettent bien plus de temps que les petits des animaux à devenir adultes, et exigent beaucoup plus de soins et de moyens. Les biologistes évolutionnistes, dont une figure de proue est l’Américain Jared Diamond (auteur de Pourquoi l’amour est un plaisir, Hachette, 1999), en déduisent que nous sommes programmés pour vivre à deux.
Depuis l’apparition de l’homme sur terre, il y a cinq millions d’années, cette solution – le couple – aurait prouvé qu’elle offrait de bien meilleures chances que le célibat pour conduire l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Mais ce qui était vrai à l’époque des chasseurs-cueilleurs l’est-il encore en 2005 ? Alimentation riche et variée, habitat sécurisé, moyens de contraception, entrée massive des femmes dans le monde du travail…
Les conditions de vie ont changé du tout au tout. Et aujourd’hui, de nombreux couples se séparent quelques années seulement après la naissance de leurs enfants. Comme si nous n’étions programmés que pour nous reproduire…
Par Marie Olivier
Site: psychologies.com