Chroniques
LA PLUME DU FAUCON
Vous trouverez ici plusieurs articles traitant principalement des tendances sociales reliées à la vie de couple. M. Leblanc est chroniqueur pour divers journaux et magazines et son style d’écriture a beaucoup fait parler de lui. Sujets chauds, saupoudrés d’humour, il aura bonne plume pour chacun des lecteurs.
CHRONIQUE
"YOU CAN PLAY PROJECT" 5 ans à combattre l’homophobie dans le sport (publiée le 29 octobre 2017)
Assurer la sécurité et l’inclusion dans les milieux sportifs pour les athlètes et les fans de la communauté lgbtq : tel est le mandat de You Can Play Project, depuis sa fondation en 2012. Après cinq ans d’efforts pour changer la culture des vestiaires et des amphithéâtres pour combattre l’homophobie, l’organisation affirme fièrement, preuves à l’appui, que le monde du sport se transforme.
« Un mois entier dédié à l’inclusion dans la LNH ou des joueurs des Canucks de Vancouver qui participent à la Pride en tenant à bout de bras le drapeau de la fierté et en portant des tutus aux couleurs de la communauté, on n’aurait jamais vu ça il y a cinq ans, explique Jillian Svensson, vice-présidente chez You Can Play Project. Et quand une jeune vedette comme Connor McDavid dit aux jeunes lgbtq "je te vois et je te supporte ouvertement", c’est énorme! » Ces exemples sont effectivement bien loin de l’année 2009, lorsque le hockeyeur Brendan Burke a fait son coming out en précisant qu’il avait quitté le sport en raison des commentaires homophobes dans les vestiaires qu’il ne pouvait plus tolé-rer. Une déclaration qui avait fait les manchettes partout dans le monde, trois mois avant qu’il périsse tragiquement dans un accident de voiture. Quelques années plus tard, You Can Play Project a été créé en son honneur. « Son père Brian Burke, longtemps directeur général et président des Maple Leafs de Toronto, avait été choqué de découvrir ce que son fils avait vécu et il a voulu utiliser sa tribune pour amener un changement dans les vestiaires. En 2012, You Can Play a donc été lancé.»
Avant de trouver des solutions à l’homophobie, l’organisation devait d’abord aller aux sources : pourquoi le milieu sportif est-il si réfractaire aux personnes lgbtq? « Une partie de la réponse vient du fait que le sport a une culture ultra « masculine », qui vient avec une grande charge de sexisme et d’homophobie. Quand on analyse le vocabulaire utilisé pour déstabiliser ses adversaires, les insultes homophobes reviennent souvent, comme pour diminuer l’autre. Pour cette raison et pour bien d’autres, plusieurs lgbtq ne se sentent pas en sécurité dans les environnements sportifs. » Les dirigeants de You Can Play ont donc décidé de se rendre sur le terrain pour changer les choses. « On va dans les vestiaires pour offrir des ateliers aux joueurs, on les éduque sur leurs choix de mots et on leur permet de poser toutes leurs questions sans jugement. On guide également les entraîneurs à créer des environnements sécuritaires. On collabore avec les organisations sportives, pour que les personnes lgbtq qui y travaillent se sentent elles aussi accueillies. On rencontre également propriétaires d’amphithéâtres pour que ceux-ci s’engagent à créer des lieux d’inclusion où les abus et les insultes homophobes chez les spectateurs ne soient pas tolérés. On travaille à tous les niveaux.»
Ces actions sont menées avec la plupart des ligues sportives professionnelles nord-américaines : au hockey (LNH, AHL, NWHL, CWHL), au soccer (MLS), au football canadien (LCF), à la crosse (MLL) et avec le Comité olympique canadien. Sans oublier des efforts ciblés avec les clubs de football américain, grâce au travail de Wade David, un ancien joueur de la NFL qui travaille aujourd’hui avec You Can Play. « Au début septembre, les Patriotes de la Nouvelle-Angleterre ont invité plusieurs jeunes lgbtq à un match et ils ont organisé une rencontre entre eux et plusieurs joueurs. On voulait que les jeunes sentent qu’ils ont des alliés dans un espace où ils croyaient peut-être ne pas en avoir, et que les joueurs comprennent les défis des jeunes, et comment ils peuvent être de meilleurs alliés.»
Chaque intervention est faite dans une optique d’éducation. Même quand il s’agit de réagir à des commentaires homophobes d’une personnalité publique, comme le joueur du Canadien de Montréal, Andrew Shaw, qui avait été suspendu en 2016 pour ses insultes homophobes, à l’époque où il jouait pour les Blackhawks de Chicago. «Quand des athlètes agissent de la sorte, on ne veut pas les attaquer, mais profiter de l’opportunité pour les sensibiliser, les éduquer, travailler avec eux, et leur montrer comment ils peuvent devenir des alliés. Souvent, ces joueurs ont grandi dans une culture où c’était correct d’agir de la sorte, alors on leur offre une autre perspective. Et ça fonctionne! Cette année, Andrew Shaw est l’un de nos ambassadeurs!»
Tout en poursuivant ses nombreuses interventions dans le monde du sport professionnel, You Can Play Project a de nombreux projets pour le futur. « On veut rejoindre les gens partout, s’investir dans les sports dits amateurs et dans tous les domaines du sport récréatif. Plus les gens seront concernés tôt, plus le changement se fera sentir en profondeur. »
Par : Samuel Larochelle
Sur : fugues.com
« Un mois entier dédié à l’inclusion dans la LNH ou des joueurs des Canucks de Vancouver qui participent à la Pride en tenant à bout de bras le drapeau de la fierté et en portant des tutus aux couleurs de la communauté, on n’aurait jamais vu ça il y a cinq ans, explique Jillian Svensson, vice-présidente chez You Can Play Project. Et quand une jeune vedette comme Connor McDavid dit aux jeunes lgbtq "je te vois et je te supporte ouvertement", c’est énorme! » Ces exemples sont effectivement bien loin de l’année 2009, lorsque le hockeyeur Brendan Burke a fait son coming out en précisant qu’il avait quitté le sport en raison des commentaires homophobes dans les vestiaires qu’il ne pouvait plus tolé-rer. Une déclaration qui avait fait les manchettes partout dans le monde, trois mois avant qu’il périsse tragiquement dans un accident de voiture. Quelques années plus tard, You Can Play Project a été créé en son honneur. « Son père Brian Burke, longtemps directeur général et président des Maple Leafs de Toronto, avait été choqué de découvrir ce que son fils avait vécu et il a voulu utiliser sa tribune pour amener un changement dans les vestiaires. En 2012, You Can Play a donc été lancé.»
Avant de trouver des solutions à l’homophobie, l’organisation devait d’abord aller aux sources : pourquoi le milieu sportif est-il si réfractaire aux personnes lgbtq? « Une partie de la réponse vient du fait que le sport a une culture ultra « masculine », qui vient avec une grande charge de sexisme et d’homophobie. Quand on analyse le vocabulaire utilisé pour déstabiliser ses adversaires, les insultes homophobes reviennent souvent, comme pour diminuer l’autre. Pour cette raison et pour bien d’autres, plusieurs lgbtq ne se sentent pas en sécurité dans les environnements sportifs. » Les dirigeants de You Can Play ont donc décidé de se rendre sur le terrain pour changer les choses. « On va dans les vestiaires pour offrir des ateliers aux joueurs, on les éduque sur leurs choix de mots et on leur permet de poser toutes leurs questions sans jugement. On guide également les entraîneurs à créer des environnements sécuritaires. On collabore avec les organisations sportives, pour que les personnes lgbtq qui y travaillent se sentent elles aussi accueillies. On rencontre également propriétaires d’amphithéâtres pour que ceux-ci s’engagent à créer des lieux d’inclusion où les abus et les insultes homophobes chez les spectateurs ne soient pas tolérés. On travaille à tous les niveaux.»
Ces actions sont menées avec la plupart des ligues sportives professionnelles nord-américaines : au hockey (LNH, AHL, NWHL, CWHL), au soccer (MLS), au football canadien (LCF), à la crosse (MLL) et avec le Comité olympique canadien. Sans oublier des efforts ciblés avec les clubs de football américain, grâce au travail de Wade David, un ancien joueur de la NFL qui travaille aujourd’hui avec You Can Play. « Au début septembre, les Patriotes de la Nouvelle-Angleterre ont invité plusieurs jeunes lgbtq à un match et ils ont organisé une rencontre entre eux et plusieurs joueurs. On voulait que les jeunes sentent qu’ils ont des alliés dans un espace où ils croyaient peut-être ne pas en avoir, et que les joueurs comprennent les défis des jeunes, et comment ils peuvent être de meilleurs alliés.»
Chaque intervention est faite dans une optique d’éducation. Même quand il s’agit de réagir à des commentaires homophobes d’une personnalité publique, comme le joueur du Canadien de Montréal, Andrew Shaw, qui avait été suspendu en 2016 pour ses insultes homophobes, à l’époque où il jouait pour les Blackhawks de Chicago. «Quand des athlètes agissent de la sorte, on ne veut pas les attaquer, mais profiter de l’opportunité pour les sensibiliser, les éduquer, travailler avec eux, et leur montrer comment ils peuvent devenir des alliés. Souvent, ces joueurs ont grandi dans une culture où c’était correct d’agir de la sorte, alors on leur offre une autre perspective. Et ça fonctionne! Cette année, Andrew Shaw est l’un de nos ambassadeurs!»
Tout en poursuivant ses nombreuses interventions dans le monde du sport professionnel, You Can Play Project a de nombreux projets pour le futur. « On veut rejoindre les gens partout, s’investir dans les sports dits amateurs et dans tous les domaines du sport récréatif. Plus les gens seront concernés tôt, plus le changement se fera sentir en profondeur. »
Par : Samuel Larochelle
Sur : fugues.com